Après une tempête, une course contre la montre pour rétablir l’électricité

Publié le 12 février 2024
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Vous vous souvenez de la tempête Ciarán, qui a privé d’électricité 1,2 million de foyers à l’automne 2023 ? On revient sur cet épisode pour vous expliquer comment Enedis se mobilise pour rétablir le courant le plus rapidement possible alors que le réseau est fortement endommagé et qu’il faut parfois en reconstruire une partie.

À événement exceptionnel, moyens exceptionnels !

Des rafales allant jusqu’à 207 km/heure à la pointe du Raz, une vague de 21 mètres de haut... « Du jamais vu », selon Météo France. Ciarán est la plus grosse tempête depuis celle de 1987, avec un souffle équivalent à celui d’un cyclone de force 3 ou 4. En Bretagne et en Normandie, le réseau électrique est littéralement à terre dans certaines zones, avec des arbres tombés sur les lignes électriques, des pylônes et des câbles arrachés...

Un réseau électrique à réparer mais aussi parfois à reconstruire

Sur certaines parties particulièrement endommagées, des travaux de reconstruction sont nécessaires. C’est une course d’obstacles qui commence alors, avec un travail sur mesure pour réalimenter au plus vite les foyers : d’abord sur les lignes principales, puis village après village, hameau après hameau, et enfin maison par maison dans les zones où l’habitat est très dispersé. Une semaine seulement après la tempête, 96 % des foyers qui avaient été privés d’électricité sont de nouveaux raccordés. Un tour de force des équipes Enedis rendu possible par une mobilisation générale basée sur l’entraide entre régions et l’utilisation de moyens exceptionnels dont la Force d’Intervention Rapide Électricité (FIRE). Sur le terrain, Enedis a notamment acheminé 1 200 groupes électrogènes, et mobilisé 30 hélicoptères et des centaines de drones.

Notre premier défi : accéder aux zones sinistrées

« Lors d’une tempête de l’ampleur de Ciarán, la réalimentation de l’ensemble des clients est notre priorité », explique Pierre-Olivier Courtois, chef de projet reconstruction à la direction régionale de Bretagne. Or, tout cela ne peut se faire qu’avec des diagnostics et des données fiables. « L’urgence, c’est d’avoir une bonne vision de la situation », précise Pierre-Olivier Courtois. D’où un déploiement d’hélicoptères et de drones, qui sont des alliés précieux. Mais encore faut-il que les conditions météorologiques le permettent, ce qui n’est pas le cas dans les premiers temps. « On commence donc par des visites à pied, dès que les déplacements sont à nouveau autorisés. Après Ciarán, beaucoup de routes étaient coupées et les accès à nos ouvrages impraticables », raconte Pierre-Olivier Courtois. C’est le travail de la Force d’Intervention Rapide Électricité (FIRE), qui déploie des hommes et du matériel sur les zones sinistrées en un temps record.

La Force d’Intervention Rapide Électricité (FIRE) d’Enedis : les pompiers de l’électricité !

Les équipes de la FIRE sont appelées en renfort en cas de crise majeure et quand les moyens techniques disponibles dans la région touchée ne semblent pas suffisants. En moins de 24 h, les équipes de la FIRE rejoignent la zone touchée pour aider à raccorder au plus tôt les clients privés de courant. La première priorité est de rétablir, avec les pouvoir publics, des accès sécurisés aux zones sinistrées, pour que nos camions bleus puissent passer. Le travail de nos techniciens peut alors commencer. La FIRE, ce sont des femmes et des hommes d’Enedis venant en renfort depuis toute la France. « La FIRE compte 2 500 techniciennes et techniciens formés aux situations de crise et 11 plateformes logistiques de stockage réparties à travers le pays, permettant le déploiement de 3 000 groupes électrogènes », indique Pierre-Olivier Courtois.

Le saviez-vous ?

En 2023, Enedis a fait 7 fois appel à sa FIRE pour des événements climatiques majeurs. En moyenne, 90 % des clients coupés sont réalimentés en moins de 48 h.
  • 1. On localise et on évalue les dommages (2 ou 3 jours)

    Le réseau haute tension est touché
    Sa remise en service est prioritaire car elle impacte des milliers de foyers et il n'est pas toujours possible d'effectuer une réparation à distance.

    Le réseau basse tension est touché
    C'est l'alimentation des quartiers et des villes qui est concernée.
    Les réparations se font au cas par cas, et donc plus lentement.

    2. On envoie nos équipes sur place

    Quand les routes sont coupées, nous faisons intervenir la voirie et les pompiers avant de pouvoir accéder, parfois en hélicoptère, aux zones endommagées afin de commencer les réparations en toute sécurité.
    Tout cela prend du temps.

    3. On réalise l'intervention (plusieurs heures en moyenne)

    Les dégâts sont importants
    Une réparation provisoire est effectuée dans les meilleurs délais pour rétablir le courant le plus vite possible.
    Une reconstruction définitive sera réalisée dans un second temps.

    Les infrastructures sont intactes
    Les techniciens effectuent une réparation définitive, généralement en quelques heures.

Organisation : profiter du calme avant la tempête

« L’anticipation est au cœur du fonctionnement d’Enedis. Chaque région dispose d’une organisation spécifique en cas de crise », ajoute Pierre-Olivier Courtois. Au programme ? Organisation, identification des intervenants à mobiliser, préparation des moyens, mais aussi veille et alerte pour qualifier le risque et faire appel aux ressources pertinentes. « Une bonne anticipation dans un contexte encore calme permet d’organiser les choses plus sereinement et de prendre les décisions avec une hauteur qu’il n’est plus possible d’avoir une fois la crise en cours », souligne Pierre-Olivier Courtois.

Après la crise, on fait le bilan

Parce qu’il y a toujours des améliorations possibles, chaque crise donne lieu à un retour d’expérience chez Enedis. « Nous faisons constamment évoluer nos méthodes sur la gestion de crise et la manière dont nous gérons le réseau », explique Pierre-Olivier Courtois. En tant que service public, notre mission est d’assurer la disponibilité du réseau électrique en toutes circonstances. C’est pour cela que tous les choix techniques que nous faisons prennent en compte les risques majeurs liés au dérèglement climatique. Nous nous basons sur le Plan aléas climatiques, qui recense et qualifie ces risques d’ici 2050.

Bonne nouvelle !

Les réseaux qui sont construits aujourd’hui ont un niveau de résistance à plus de 200 km/h en tenue au vent et à plus de 12 kg/m pour les surcharges neige/givre.